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Quel visuel pour la librairie Les Portes Sombres ?

Les amis facebook de la librairie (https://www.facebook.com/denatura.libris) le savent, nous aimons bien partager des visuels tirés de notre photothèque et nos clients le savent tous nos envois sont accompagnés d’une petite carte postale de la librairie (ci-dessus la carte actuelle).

Nous allons relancer une impression de ces cartes et nous vous proposons de voter pour le visuel que vous préférez parmi les onze images numérotées de cette galerie

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Le Secret des pénis volants

Il est bien connu que l’un des pouvoirs attribué aux sorcières était celui de voler la virilité aux hommes auxquels elles jetaient mauvais sort. Ainsi le « nouement d’aiguillette » était un sort redouté par tous les hommes depuis l’antiquité.

J’emprunte à Salgues, Des Erreurs et des préjugés, 1810

« On trouve partout des gens crédules et superstitieux, qui s’imaginent qu’à l’aide de quelques préparations magique on peut éteindre le flambeau de l’amour, et briser ses flèches à la porte même de son temple. On a cru très anciennement à la puissance des noueurs d’aiguillette les plus célèbre historiens en font mention, et le divin Platon, lui-même, n’hésite pas à reconnaître leur vertu[…]

L’art de nouer l’aiguillette était fort connu dans la Grèce et l’Italie, et suivant Théocrite et Virgile, les vieux bergers de Sicile et de Mantoue se plaisaient à nouer l’aiguillette des jeunes bergers pour les mettre en mauvais renom auprès de leurs bergères […]

Les Rabbins dont les rêveries vont quelque fois jusqu’à l’impertinence, font remonter jusqu’à Cham l’art de nouer l’aiguillette; et prétendent qu’il ne se contenta pas de rire de la nudité de son père, mais qu’il poussa la malice jusqu’à lui nouer l’aiguillette ».

On comprend mieux la colère de Noé dans la tradition biblique…

Salgues continue plus loin en nous donnant quelques remèdes répandus contre ce maléfice, un temps qui n’avait pas encore connaissance du Viagra :

Parmis les 22 moyens recommandés par le curé Thiers, que Salgues cite, on notera :

« Passer trois fois sous le crucifix sans le saluer[…] Prendre sur soi, le jour des noces, deux chemises à l’envers l’une de l’autre […] Etendre les nouveaux mariés tous nus sur le pavé et sur la terre; faire baiser au marié le gros doigt du pied gauche de la mariée, et à la mariée le gros doigt du pied droit du marié; leur faire faire un signe de croix au talon, et un autre de la main droite ou de la main gauche » [Imaginez vous la scène organisée par le curé à la sortie de l’église…]

 Puis un autre moyen plus loin dans le texte…

« Bodin rapporte qu’il a connu à Bordeaux une femme d’un moyen âge, encore vive et fraîche, qui se chargeait de guérir radicalement toutes les ligatures d’aiguillette: elle couchait avec les malades, et par les ressources de son art savait si bien les remettre en humeur, que leurs femmes étaient bientôt réconciliées et satisfaites. »

Mais c’est encore une autre superstition que cite Kramer dans le Malleus Maleficarum, il raconte une anecdote considérée jusqu’à peu comme un hapax folklorique, celle des nids de pénis.

Il eut vent d’une poignée de sorcières qui ne se contentaient pas de voler la virilité des hommes au sens allégorique du terme mais bel et bien au sens « chirurgical ».

Ainsi, par des moyens magiques, elles faisaient disparaître, le précieux organe de l’anatomie masculine, et pouvait le conserver dans leur antre en les nourissant de céréales [!] dans un ancien nid d’oiseau.

Un homme raconte même à l’inquisiteur que, délesté de son appendice, il alla réclamer son bien à la sorcière du village. Celle-ci lui indiqua alors un arbre dans lequel était accroché plusieurs de ce qu’il faut appeler des nids  de phallus. Choisissant un organe plus avantageux que le sien dans l’un des nids, la sorcière lui rétorqua qu’il s’agissait de celui du prêtre du village…(Malleus maleficarum, Part II, Question 1, Chapitre 7).

Tout ceci pouvait être considéré comme les élucubrations misogyne de Kramer jusqu’à ce que l’on découvre cette fresque du XIIIème siècle en Toscane :

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Pour aller plus loin :

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Pierre Charron, prémices d’une laïcité à la française ?

De Pierre Charron l’histoire retiendra qu’il poursuit la pensée de Montaigne, certains montaignophiles diront même qu’il la trahit. Les deux hommes étaient de proches amis, ils se fréquentent à Bordeaux durant la décennie 1580 alors que Montaigne est maire et que Charron est chanoine-théologal. l’Histoire des littératures parue chez la Pléiade nous dit :

« Il (Montaigne) endoctrine son ami Pierre Charron. Il en fait le dépositaire de ses plus chers secrets. »

Montaigne ira, dans son testament, jusqu’à donner l’autorisation à Charron d’utiliser ses armoiries. Difficile de ne pas imaginer dès lors une filiation philosophique. C’est d’ailleurs un reproche qui sera constant à propos de Charron : il est incapable de penser par lui-même et ne fait qu’emprunter à Montaigne, à Sénèque, à Epicure, à Pyrrhon…

Le père Garasse, jésuite qui au début du XVIIème a fait du démontage des libertins son sacerdoce, dira de lui qu’il est un « Toucan pour n’avoir que le bec et la plume ».

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Pourquoi alors les libertins érudits du XVIIème se réclameront tous de Charron ? La Mothe Le Vayer, Naudé, Saint-Evremond, jusqu’à Bayle ont tous lu De La Sagesse.
Qu’est ce qui fait de ce livre le bréviaire des libertins ?

Je crois que l’on trouve la réponse dans ce passage :

L’autre disposition à la sagesse, qui suit cette première, c’est une pleine, entière, et généreuse liberté d’esprit, qui est double, savoir de jugement et de volonté.

Pour la première du jugement, nous avons déjà assez montré, que c’est faiblesse et sottise niaise de se laisser mener comme des buffles, croire et recevoir toutes impressions ; que les ayant reçues s’y opiniâtrer, condamner le contraire, c’est folie, présomption ; persuader et induire autrui, c’est rage et injuste tyrannie.

Maintenant nous disons et donnons donc une belle et des premières leçons de sagesse, retenir en surséance son jugement, c’est-à-dire soubstenir, contenir, et arrêter son esprit dans les barrières de sa considération, et action d’examiner, juger, poiser toutes choses (c’est sa vraie vie, son exercice perpétuel) sans s’obliger ou s’engager à aucune opinion, sans résoudre ou déterminer, ni se coiffer ou épouser aucune chose.

Ceci ne touche point les vérités divines, que la sagesse éternelle nous a révélées, qu’il faut recevoir avec toute humilité, et soumission, croire et adorer tout simplement : ni aussi les actions externes et communes de la vie, l’observance des loix, coutumes, et ce qui est en usage ordinaire, non enim Deus ista scire, sed tantummodo uti voluit. Car en toutes ces choses il se faut accorder et accommoder avec le commun ; ne rien gâter ou remuer. Il en faut rendre compte à autrui : mais les pensées, opinions, jugements sont tous nôtres et libres.

De la Sagesse (liv. II chap. 2)

Je crois qu’on pourrait disserter pendant des pages et des pages sur l’influence de ce chapitre sur la pensée française du XVIIème siècle. Je me limiterai (chanceux que vous êtes !) à quelques observations :

– On voit comment la pensée sceptique peut devenir un outil puissant de subversion

– On voit la génèse de ce qui sera la devise de la tétrade : « liberté dans les esprits, docilité dans les gestes »

– De même Descartes puise ici pour le discours de la méthode, dans lequel il démontrera qu’il faut douter de tout…sauf de la religion de son roi et sa nourrice.

Charron sépare le spirituel du temporel et pour la première fois la religion est mise dans le camp du temporel. La sagesse est une affaire personnelle qui peut être envisagée en dehors de toute cadre religieux. Bigre ! On comprend que les dents aient grincées du côté de la Sorbonne !

Il faut bien comprendre que quand ce texte est écrit (EO en 1601), on sort d’un siècle de guerre de religions et que l’édit de Nantes n’a été arraché que quelques années auparavant. Traumatisme dont nous devrions nous souvenir : quand on laisse les religions se confronter sur le bien public, la guerre est inévitable.

La sagesse et la religion sont affaires personnelles et pour le reste « il se faut accorder et accommoder avec le commun ». Bref rendre à César ce qui est à César, et à Rome faire comme les romains. Quelle meilleure définition de la laïcité française?

Pour aller plus loin cliquez sur les images :

Charron A

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Les Nomades et les accumulateurs

Si vous levez le nez de temps en temps de vos livres pour regarder la télévision, vous avez peut-être pu voir sur vos écrans une publicité pour un nouveau service qui propose la location d’électroménager.

N’importe quoi ! Une télé, un lave-linge ça s’achète, ça ne se loue pas ! C’est notre propriété, notre patrimoine ! C’est nous !

Et pourtant, l’âge où l’on se définissait par rapport à la somme de nos possessions est sans doute en train de toucher à sa fin. Achevée par la crise des sub-primes la société de consommation n’en finit pas de mourir (et fait mine de ne pas savoir encore) et si l’on en croit Jeremy Rifkin nous verrons dans les prochaines années l’avènement d’une nouvelle société, une nouvelle mutation du capitalisme vers une organisation plus collaborative («la nouvelle société du coût marginal zéro »).

Ainsi voyons-nous déjà Blablacar, Autolib, Airbnb, Lokeo… Voilà une société de nomades 3.0 en germe.

Les causes et les conséquences sont multiples, et si le sujet m’intéresse ce n’est pas le propos de ce blog. Par contre la question que je me pose est : Et les bibliophiles dans tout ça ?

Parce qui si il y a bien une population qui aime posséder ce sont les collectionneurs. Le plaisir du bibliophile n’est-il pas de savoir que ce livre précieux est là, sous sa main ?

L’ouvrir ? Certes de temps en temps, plaisir sensuel du papier et de la peau. Le lire ? Sans doute le feuilleter, plaisir intellectuel du texte et des illustrations.

Mais soyons honnête le véritable moteur du collectionneur c’est la possession. Comme le dragon sur son tas d’or, il admire sa bibliothèque parce qu’elle est, et non par ce qu’elle permet.

Cependant est-ce qu’une société nomade permet le collectionneur ? Le principe a déjà été bien attaqué par la dématérialisation du support culturel. Ainsi  ne voit on pas de collectionneur de mp3 ou d’ebook. Mais plus grave, est-ce que devenir collectionneur est possible quand on a grandi dans un monde où l’on loue ses meubles, son lave-vaisselle et l’on se fait conduire par une google car en libre accès ?

S’embêter avec les contraintes de la propriété alors qu’on peut simplement utiliser ? Quelle curieuse idée avait ces gens du XXème siècle…

Le remplacement de la propriété par l’usage payant de la propriété sonnerait le glas de l’idée de la collection.

Il se pourrait bien alors que le nomade de demain regarde une bibliothèque comme on regarde une accumulation d’Arman.

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Le Tombeau des papillons oubliés

Un des plaisirs coupables du libraire de livres anciens est de découvrir lors du collationnement les traces matérielles laissées par les anciens propriétaires de ces livres ayant traversés les siècles. Utilisés jadis comme marque page ce sont des lettres,des canivets, des fleurs fanées, des pubs, des cartes à jouer…je les appelle les papillons oubliés et je vous propose ce groupe facebook pour partager vos trouvailles.

https://www.facebook.com/groups/1300169176672224/

 

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Les bibliophiles ont aussi leur mois du blanc

mois du blanc des bibliophiles

Une sélection de janvier toute de blanc vêtue avec 5 reliures remarquables en vélin peintes à la main

  • E. MOREAU-NELATON, La Cathédrale de Reims, Paris, Librairie centrale des beaux arts, 1915
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  • HUYSMANS, Les Foules de Lourdes, Paris, P. V. STOCK, 1906
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  • PETRONE, Le Satyricon, Paris, A l’enseigne du pot cassé, 1938
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  • HORACE, Satyres, Paris, A l’enseigne du pot cassé, 1931
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  • THEOCRITE, Idylles, Paris, A l’enseigne du pot cassé, 1929
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De Natura Libris : La marque change la qualité reste

de natura libris les portes sombres

En 2017 la marque De Natura Libris qui était notre nom commercial depuis 2011 va peu à peu s’endormir laissant toute la place à la collection Les Portes Sombres plus dynamique.

Qu’est ce que cela  implique pour moi fidèle client ?

Vous ne vendrez plus que des livres aux thématiques sombres ?!

Non, si la part des livres sombres dans notre catalogue continuera à progresser nous continuerons à alimenter la section Varia du site et notre boutique ebay avec des beaux livres anciens dans tous les domaines de la bibliophilie.