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Guide du bibliophile : Le Collationnement

Nous continuons la mise en ligne de notre Le Guide illustré du bibliophile, que vous pourrez consulter chapitre par chapitre dans la partie blog du site ou télécharger gratuitement dans notre boutique. 

Pour lire la présentation du fascicule voir ici : Le Guide illustré du bibliophile

Aujourd'hui une des activités principales du libraire (en principe ! ) : Le Collationnement

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Guide du bibliophile : Le Papier

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Aujourd'hui on s'attaque au corps du livre : les différents types de papier et l'imposition

Les Différents types de papier

Différentes qualités de papier peuvent être utilisées par les imprimeurs. Traditionnellement les papiers européens sont des papiers chiffons fabriqués à partir de vieux vêtements en coton. chanvre ou lin. Les fibres du papier y sont courtes. A l’inverse les papiers asiatiques sont réalisés avec des longues fibres végétales.

Les Papiers vergés

Papier de chiffon, lors de la fabrication les fibres sont déposées sur des grilles qui laissent leur empreinte dans le papier. C’est le papier que l’on rencontre sur l’écrasante majorité des livres imprimés avant 1800. Ci-contre un papier vergé vu par transparence, on distingue les vergeures (lignes horizontales) et les pontuseaux (lignes verticales) caractéristiques. Au centre de la feuille de papier, prend place le filigrane qui signe l’atelier de fabrication. Le papier de Hollande est un type de papier vergé, plus fort, plus luxueux.

Le Papier vélin

Papier de chiffon, censé imiter la peau de vélin (peau animale) dont il tire son nom. Les fibres sont déposées sur une toile à la trame très fine, ce qui rend la surface lisse et uniforme. Papier le plus utilisé au XIXème siècle.

Le Papier de Chine

Papier à longues fibres végétales entremêlées, traditionnellement fait à partir du bambou. Il est d’aspect grisâtre généralement très fin, on peut y distinguer des inclusions de fibres plus sombres. Utilisé en Europe dès le XVIIème siècle, son secret de fabrication n’y sera ramené qu’au XIXème (et dès lors utilisé pour les tirages de luxe). Il est surtout prisé pour les gravures car l’encre n’y bavent pas et il conserve ainsi toute la finesse du trait.

Le Papier Japon

Papier à longues fibres végétales entremêlées, traditionnellement fait à partir de fibres de murier. Il est d’aspect doré, satiné, les longues fibres brillent de mille feux quand il est éclairé sous une lumière rasante et le rendent très solide. Contrairement au papier de Chine il est aussi très résistant aux rousseurs. Papier luxueux généralement utilisé pour des tirages limités.

Taille et imposition

L’imposition en imprimerie consiste à placer sur une grande feuille de papier les pages d’un ouvrage afin d’obtenir un cahier à lecture continue lors de son pliage. Ces cahiers vont ensuite être reliés ensemble pour former le livre.

 

Si une seule page est imprimée par face sur la feuille, on obtient un ouvrage In-plano (à plat ), car les feuilles seront alors cousues bord à bord.

Si l’on imprime deux pages par face, la feuille d’origine est pliée en deux pour obtenir des cahiers à deux feuillets (4 pages), l’ouvrage est alors qualifié d’In-folio. Il en va de même pour toutes les impositions suivantes : In-quarto 4 feuillets par cahier); In-octavo (8 feuillets par cahier); In-12 (12 feuillets par cahier)...

 

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Guide du bibliophile : Le Décor des reliures

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Aujourd'hui on continue avec le décor des reliures : les différentes dorures et décorations du cuir.

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Guide du bibliophile : La reliure

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Aujourd'hui on attaque par la description physique d'une reliure ancienne. Vous apprendrez à placer les coiffes, les mors, les plats, le tranchefile....

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Guide du bibliophile : présentation

Une nouvelle édition de notre Lexique illustré du bibliophile est désormais disponible gratuitement au format pdf dans la boutique (Catalogue/Autour du Livre). La recette reste la même, un document pédagogique mais rigoureux et abondamment illustré de photos originales. 

Si vous ne savez pas ce qu'est une coiffe, du papier japon ou une gravure avant la lettre...ce document est fait pour vous !

 

Nous en publierons également le contenu chapitre par chapitre dans la partie blog du site LesPortesSombres.fr

Avis du Libraire pour la seconde édition

La première édition de ce petit guide (« Petit lexique illustré du bibliophile
amateur », Chez les libraires partenaires, 2013) paraissait alors que le marché
du livre ancien était en pleine mutation: Internet, marketplaces, salles de
ventes spécialisées...la façon dont on achète un livre ancien s’est surement plus
modi4ée ces vingt dernières années que les deux cent précédentes.
Dorénavant la majorité des achats de livres anciens se réalisent en vente par
correspondance, sur la foi des catalogues, des annonces, des photos. Les bibliophiles
ont de moins en moins souvent l’opportunité d’avoir un contact physique
avec le livre qu’ils désirent avant de le commander.
Pour éviter les déconvenues, il est nécessaire de bien maitriser le vocabulaire
qu’utilisent les annonces de ventes. Les mots du livre ancien peuvent sembler
obscurs et intimidants aux yeux du novice. Et parfois les libraires oublient de
faire oeuvre de pédagogie.
Le but de ce fascicule est d’ouvrir les portes de la bibliophilie à ceux qui n’en
ont pas encore acquis les clés . Ce document n’a pas vocation d’exhaustivité,
tant le domaine de la bibliophilie est vaste, mais il devrait vous permettre de
comprendre 90% des annonces présentes sur le marché du livre ancien.

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Tour d’horizon des sources bibliographiques

Tout le monde n’est pas familier avec les références bibliographiques qu’utilisent les libraires dans leurs fiches. Je reçois souvent des questions dans ce sens. Je vous propose dans cet article un tour d’horizon des principales sources bibliographiques qui nous intéressent aux Portes Sombres.

Quel est l’intérêt des références bibliographiques pour le libraire et le bibliophile ? D’abord parler sur une base commune, quand on cite un numéro de référence il n’y a pas d’ambiguïté sur l’édition que l’on veut désigner. Les bibliographies permettent en outre de pointer des caractéristiques particulières de l’édition que l’on propose : édition originale, édition illustrée, préface remarquable, etc…

Les sources que nous utilisons sont de trois sortes. Les ouvrages écrits par des bibliographes qui ont fait l’inventaire plus ou moins exhaustif des livres parus, les catalogues de libraire qui ont fichés ou édités des livres et les catalogues de vente de bibliothèques privées.

Les Bibliographes :

Citons les quatre bibliographies généralistes qui font référence et que vous retrouverez fréquemment dans les fiches de librairies spécialisées.

GRAESSE, ‎Bibliotheca Magica et Pneumatica oder wissenschaftlich geordnete Bibliographie der wichtigsten in das Gebietz des Zauber-, Wunder-, Geister- und sonstigen Aberglaubens vorzüglich älterer Zeit einschlagenden Werrke, Leipzig, Engelmann, 1843

Source importante pour les livres rares et éditions anciennes

R.C. YVE-PLESSIS, Essai d’une bibliographie Francaise methodique et raisonnée de la sorcellerie et de la possession démoniaque, pour servir de suite et de complément à la « Bibliotheca magica » de Graesse, aux Catalogues Sépher, Ouvaroff, d’Ourches et Guldenstubbe, S. de Guaita et aux divers travaux partiels publiés sur cette matière (préface par Albert de Rochas), Paris, Chacornac, 1900

Ma bibliographie préférée, mais se limite à la sorcellerie et démonologie.

A.L CAILLET, Manuel bibliographique des sciences psychiques ou occultes, Paris, Dorbon, 1912-1913

Le plus complet, il pioche allègrement dans les précédents. LA première source à consulter quand on fait des recherches.

COUMONT, Demonology and Witchcraft : an annoted bibliogaphy. with related works on Magic, Medecine, Superstition, &c., Hes & de Graaf Publishers, 2005

Qui poursuit Caillet pour le XXème siècle.

Il existe d’autres bibliographies plus généralistes ou plus spécialisées, nous avions avec quelques amis facebook rassemblé sur cette page les liens de téléchargement des sources numérisées. Bien qu’il soit plus pratique et agréable de consulter un livre papier, le pdf peut dépanner.

Les Catalogues de libraire :

Le principal ouvrage à consulter est l’impressionnant catalogue de la librairie Dorbon ainé publié autour de 1940, avec 6707 livres qui ont été en vente dans cette librairie.

Bibliotheca esoterica, Paris, Librairie Dorbon-ainé, circa 1940

Les catalogues des librairies Chacornac, Chamuel, Niclaus, Emile Nourry…sont aussi d’intérêt.

Les Catalogues de bibliothèques privées :

Etablis la plupart du temps à la faveur de la dispersion posthume (ou non) de ces prestigieuses bibliothèques par une vente aux enchères. Quelques bibliothèques françaises emblématiques :

Stanislas de Guaita et sa bibliothèque occulte, Paris, Lucien Dorbon, 1899

Bibliothèque de Maurice Garçon, Hotel Drouot, 9 mai 1967

Bibliothèque Guy Bechtel, Paris, Drouot Rive Gauche, 1978

Bibliothèque Frédéric et Anne Max, Hotel Drouot, Piasa, juin 1997

Bibliothèque Eric Gruaz, De Baecque, avril 2017

 

Je n’ai bien sûr proposé ici qu’une petite sélection des sources documentaires qui peuvent entrer dans une bibliothèque spécialisée, mais ce elle constitue la base commune de références qui servent dans la plupart des fiches de libraires et vous donneront une idée de la quantité de livres passionnant qu’il vous reste à dénicher !

 

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Comment lever le voile sur une reliure en peau humaine ?

Recevoir un livre ancien est toujours un moment particulier que l’on soit bibliophile ou libraire, une émotion située entre le déballage des cadeaux de noël et la première entrée de Guillaume de Baskerville dans la bibliothèque de l’abbaye. Après la joie vient l’étude, l’œil scrutateur du spécialiste étudie son nouveau livre sous toutes les coutures.

Il y a quelques mois j’acquérais un petit grimoire du XIXème siècle, Le Triple Vocabulaire infernal édité par Blocquel à Lille. Un livre que je suis toujours ravi de trouver, il est plein de petits dessins et gravures démoniaques charmantes.  Mais à réception c’est la reliure qui me questionnait. Le grain du cuir était totalement inhabituel pour une reliure de cette époque (fin XIXème / début XXème) de couleur fauve,  un grain qui ressemblait étrangement à la main qui tenait le livre….Et si, Et si ?!

 peau du livre

 peau du libraire

 

 Car les reliures réalisées avec de la peau humaine n’existent pas que dans les fantasmes littéraires de H.P. Lovecraft. Je vous confie à la lecture de cet article qui est un des plus complets en ligne sur la question.

La question était donc, avais-je un livre reliure avec du cuir humain entre les mains ? Comment l’identifier ? Dans les milieux bibliophiles on dit avec force de loi que le cuir humain est différenciable du cuir porcin en observant la distribution des pores de la peau (par groupe de 3 chez le porc). Non seulement cette affirmation n’est pas sourçable mais en bon zététicien elle me laisse dubitatif : est-ce toujours le cas  suivant le traitement de la peau ? L’endroit du corps qui est prélevé ? Le degré d’étirement de la peau ?

Il fallait que j’en appelle à la Science :

Le cuir est obtenu par tannage de peau animale,  au niveau moléculaire il s’agit de stabiliser chimiquement les fibres de collagène pour éviter sa dégradation.  Le collagène est une protéine sécrétée par les cellules dermiques qui s’organise en réseau tridimensionnel  ce qui assure la cohésion et la résistance mécanique de la peau. Le collagène représente 90% du poids sec  de la peau.  Les protéines sont des polymères d’acides aminés, comme un collier avec des perles de couleurs. Chaque espèce animale possède un collagène particulier, une séquence de couleurs particulière permettant ainsi de discriminer les cuirs de bovin, ovin, porc, humain… L’ADN est quant à lui fortement dégradé lors du tannage rendant difficile son étude dans les cuirs anciens. L’analyse des fibres de collagène s’impose donc pour identifier moléculairement un cuir.

La lecture de cette séquence d’acide aminé se fait au moyen d’un spectromètre de masse. Le mode de fonctionnement est le suivant : d’abord on coupe le collagène en petit morceaux avec une enzyme, on fait ensuite voler dans un champ électrique ces petits morceaux de protéines pour les faire s’écraser sur un détecteur. C’est un peu le fonctionnement d’un tube cathodique. Suivant leur longueur, les fragments (ou peptides) volent plus ou moins vite dans le spectromètre et vont arriver avec plus ou moins de retard sur le détecteur. Le signal  qui est recueilli permet de classer les peptides par leur masse et la distribution de ces masses est caractéristique de chaque protéine, on appelle cette technique PMF pour Peptide Mass Fingerprint. En comparant «l’empreinte » de l’échantillon test avec les bases de données préexistantes on va pouvoir identifier de quelle espèce vient le cuir étudié.

C’est ce dont s’occupe l’équipe américaine de l’Anthropodermic Book Project, composée de chimistes et de bibliothécaires, elle s’est fixé comme but d’analyser et de référencer toutes les reliures en peau humaine présentes dans les bibliothèques publiques. Ils ont ainsi identifiés ou confirmés que 18 livres étaient bel et bien reliés en peau humaine. Tel ce livre d’André Houssaye détenu par la bibliothèque d’Harvard.

 C’est donc à cette équipe que j’ai envoyé des échantillons de cuir de la reliure qui nous occupe. Le prélèvement est si minime qu’il n’endommage pas la reliure. Et quelques semaines plus tard, la science a tranché, voici le diagramme de spectrométrie de masse que m’a transmis le laboratoire de Daniel Kirby :

Aucune place n’est donc plus laissée au doute…la science a tranché…le cuir de cette reliure est d’origine porcine !

Evidemment la déception est là, une reliure en peau humaine sur un petit grimoire de démonologie voilà qui aurait été d’une grande curiosité ! C’est le chemin risqué de la connaissance.

Mais je n’étais pas le seul à envoyer des échantillons….

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Pour en savoir plus sur le Dragon rouge

Je vous renvoie à l’excellent travail de synthèse réalisé dans le cadre d’un mémoire de Master « Culture de l’écrit et de l’image » à l’Enssib par Mélanie Papot-Libéral en 2017 (vous pouvez télécharger le pdf en cliquant sur l’image)

« Le Dragon rouge est un grimoire du XIXe siècle qui a pour sujet l’invocation du Diable et la manière de faire un pacte avec lui en le contraignant, et non en se vouant à lui. Le sacré est omniprésent, ce grimoire pouvant être relié à la kabbale. Il s’agira dans ce mémoire d’étudier son contenu plus en détail, notamment les différentes étapes et conjurations pour invoquer le Diable. Cette étude offre une histoire du grimoire, à travers ses nombreuses éditions au cours de l’époque contemporaine, du XIXe siècle jusqu’à nos jours, ainsi que sa réception auprès du public. Il est en effet mentionné dans de nombreux écrits et prend place dans de grandes collections privées et publiques. »

 

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Carte de France des cas de Sorcellerie, possessions et phénomènes extraordinaires

Je viens de lister quelques plaquettes relatant des faits régionaux de sorcellerie et/ou possession démoniaque, c’est l’occasion de faire un tour de France de ces cas avec une carte google.

Je la remplierai au fur et à mesure des acquisitions de la librairie, chaque drapeau représentant un livre que nous avons (ou avons eu ) en rayon.

Bon voyage !